Je me souviens m’être cachée dans la salle de bain avec ma mère et mon frère pour échapper aux balles et aux bombes. Mon père était parti gagner sa vie, et chaque jour, je me sentais mal à l’idée qu’il ne rentrerait peut-être pas à la maison. Nous vivions un véritable enfer alors que les milices détruisaient ce pays, son économie et sa monnaie autrefois si solides. Lorsque nous avons finalement réussi à nous échapper, nous nous sommes dirigés vers le Canada. À notre arrivée en tant qu’immigrants, nous avons été chaleureusement accueillis et avons bénéficié de tous les droits offerts par ce pays développé. À l’exception d’un seul. Le droit le plus précieux. Le droit de vote. On nous a dit que ce droit ne nous serait accordé qu’après avoir prouvé que nous en étions dignes.
Les hommes qui ont littéralement détruit ce pays se sont vu confier la tâche de le reconstruire. Ils ont clairement échoué. Ce pays est en ruines, alors qu’il a le potentiel pour devenir une puissance économique régionale. La mauvaise gestion flagrante est honteuse. Nous avons la motivation et le talent, ce dont nous avons besoin maintenant, ce sont des élus qui prendront des mesures immédiates pour améliorer les infrastructures physiques et juridiques du Liban.
Prenons l’exemple de l’approche nationale en matière de cybersécurité. Nous n’avons pas de lois pour protéger les citoyens en ligne, et encore moins de lois pour permettre et favoriser le développement des entreprises sur le web. Bon sang, nous n’avons même pas les infrastructures nécessaires pour disposer de connexions Internet modernes. Adopter des lois et investir dans les infrastructures sont des mesures faciles à mettre en œuvre que la population réclame depuis dix ans. C’est simple, mais nos politiciens font la sourde oreille. Au lieu d’une économie numérique en plein essor, nous